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John | Biographie

Biographie

photo de john skolle a cheval

Johannes (Hanns) Skolle est né en 1903 à Plauen, en Allemagne. Il est élevé dans un cirque en Bohème tchèque. Après des études à la Kunstakademie de Leipzig son avenir est sombre dans l’Allemagne d’après-guerre. C’est à ce moment-là qu’un oncle surgit dans sa vie et lui propose de jouer son destin à pile ou face en lançant une pièce en l’air. Pile : ils partiront à Buenos Aires ; face : à New York. En mai 1923, il débarque à New York. Son oncle lui tend 120 dollars et lui donne un conseil :
« Maintenant, trouve-toi du travail ». Hanns a 20 ans.

À Brooklyn et Manhattan, où il vit, il étudie à l’Art Students League, et se fait rapidement des amis : le poète Hart Crane, le scénariste Ben Hecht, le photographe Walker Evans avec qui il partage un appartement… Il épouse une jeune femme “de bonne famille” émigrée de France, Elisabeth (Lil), et devient le père d’une fille, Anita, en 1927. Le couple se sépare et John commence à voyager en Europe et en Afrique du Nord. À Paris, Amsterdam et sur la Côte d’Azur, il travaille pour des maisons de mode, des éditeurs et des magazines. Il rencontre de célèbres artistes comme Picabia, Giacometti, Pascin, Noguchi, Van Dongen, Hilaire Hiler, Picasso et le compositeur de musiques de films Georges Antheil.

De retour aux États-Unis en 1939, il migre vers l’ouest et travaille dans des ranches, où il s’occupe des chevaux, avant de trouver un poste comme professeur d’art. En Arizona, il rencontre souvent l’architecte Frank Lloyd Wright.

Dans les années 1950 il retourne au Sahara pour une traversée de mille kilomètres de désert avec une caravane de Touaregs. Le récit de ce voyage – Azalaï – est publié en 1956 aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Japon. On trouve encore ce livre actuellement.

John Skolle se lie d’amitié avec l’acteur de Hollywood Peter Lawford (ami de Marilyn Monroe, devenu le beau-frère du Président Kennedy et membre du célèbre Rat Pack de Frank Sinatra).

Dans les années 60 et 70, John Skolle voyage principalement en Afrique et en Amérique Centrale, où il trouve l’inspiration à la fois dans les arts et l’ethnographie.

Il devient Directeur Associé du Département d’Art à l’Université du Nouveau-Mexique. En 1980 il publie une monographie sur les Indiens Seri de Sonora, Mexique, et il rédige le récit de sa vie – Biography of a Double.

Les tableaux de John Skolle ont été exposés et sont conservés dans nombre de musées américains tels que le Dallas Museum of Fine Arts, le Museum of New Mexico à Santa Fe, le Denver Art Museum, la Jonson Gallery de l’UNM à Albuquerque, la Wurlitzer Foundation de Taos, le California Palace of the Legion of Honor de San Francisco, le Museum of Modern Art de New York, la National Gallery de Washington, le Carnegie Institute de Pittsburgh, le Santa Barbara Art Museum, le Seattle Art Museum, l’Université de Princeton, et la Bonestell Gallery de New York, ainsi que dans beaucoup de collections privées dans le monde entier.

John Skolle a reçu plusieurs prix au Nouveau-Mexique et en Californie pour ses travaux artistiques.

Ces dernières années, ses oeuvres ont fait l’objet de ventes aux enchères et ont vu leur cote grimper.

Les archives de la famille Skolle en rapport avec Walker Evans sont conservées au Metropolitan Museum of Art de New York et à l’Université de Yale. Elles contiennent des peintures et des photographies de/par Hanns Skolle (John) et Walker Evans, ainsi que la correspondance entre Evans et Hanns ou Lil Skolle. Nombre de portraits de Hanns, Lil et Anita, prises par Walker Evans, figurent dans des publications récentes sur la carrière de Walker Evans. Ces portraits sont accompagnés du récit détaillé de toute la relation entre Skolle et Evans à New York et dans le Connecticut entre 1926 et 1934. Il est communément admis que John Skolle a exercé une forte influence sur Walker Evans, ouvrant ainsi au photographe des perspectives propres à développer son talent et à lui offrir la reconnaissance puis la célébrité.

John Skolle a, quant à lui, toujours refusé les compromis qui lui auraient permis de promouvoir son propre nom et ses propres créations, une totale liberté de pensée et de parole ayant à ses yeux davantage de valeur que la fabrication artificielle de sa propre légende.

Entre autres “exploits”, John Skolle a dormi avec un crotale dans sa tente et a été attaqué par des aigles de mer dans le désert de Sonora, au Mexique ; lors d’une soirée, il a bu du kérosène par accident et lors de la révolte des Mau Mau en Afrique du Sud, avalé des insectes et du verre pilé mélangés à son dîner – ce qui l’a forcé à remonter en bateau du Cap jusqu’en Angleterre pour se faire soigner. Mais en fin de compte c’est la solitude, l’âge et le désenchantement de tout qui l’ont tué le jour de Noël 1988 à presque 86 ans.